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Saint Amarin et ses alentours autrefois

Pourquoi toutes ces mésententes et querelles ?

2 Avril 2017 , Rédigé par Société d'Histoire des régions de Thann Publié dans #Saint Amarin

Quels ont été les véritables motifs de ces brouilles et quels en ont été les véritables enjeux ? Les procès-verbaux n'en font pas état, mais certaines correspondances et rapports échangés avec le Directoire du District de Belfort et le Conseil Général à Colmar laissent apparaître des formulations agressives.

Aujourd'hui, il est possible de définir trois causes principales d'être à l'origine de tous ces désaccords et disputes.

La Révolution française a fondé sa devise sur trois mots : Liberté, Égalité, Fraternité. Le premier mot laissait à penser aux habitants de St Amarin qu'ils pouvaient élire une municipalité librement. Dans la précipitation, on ne peut pas exclure que bien des irrégularités aient été commises lors des premières élections. Ce reproche est d'ailleurs formulé à plusieurs reprises. Enfin est apparu un conflit de personnes et d'intérêt. Certaines personnalités n'ayant pas eu accès jusqu'à présent aux affaires de la Commune souhaitaient participer à la gestion des affaires.

Une question d'importance reste sans réponse : pourquoi St Amarin n'a pas été autorisé à élire librement son maire et son conseil municipal ? Ce droit n'a été acquis que quelques années après le début de la Révolution. En élisant leur propre municipalité, les habitants de St Amarin pensaient être dans leur bon droit. Selon les instructions officielles, la dernière élection a été organisée selon le décret émis par l'Assemblée Nationale sur la formation des Municipalités dans chaque communauté, ville, bourg et village. D'ailleurs ils demandent l'autorisation au District qui ne répond pas mais au contraire les encourage, une fois les élections passées, à poursuivre leurs efforts pour le bien de leur commune.

Mais le Conseil Général ne l'entend pas de cette oreille. Il n'est pas question, en effet, de laisser ériger une municipalité particulière à Saint Amarin d'autant plus que la gestion des autres communes existantes dans le département s'avère difficile. Les dossiers de plaintes, contestations et lettres épaississent les dossiers. Le maintien de la municipalité de St Amarin pourrait entraîner l'éclatement des autres grandes municipalités. Dans la vallée, il existe quatre paroisses, donc quatre municipalités. Leur démembrement aboutirait à la création d'une vingtaine de communes.

Certains parlent aussi de la fraude électorale qui se serait produite lors de l'élection du maire Schilling en février 1790. A cette époque, les électeurs devaient écrire eux-mêmes sur une feuille de papier le nom de la personne choisie. Les consignes tirées des Lettres patentes du Roi sur un décret de l'Assemblée Nationale contenant les dispositions relatives aux assemblées primaires stipulent : "...Les trois plus anciens d'entre eux qui savent écrire pourront seuls écrire, au premier scrutin, en présence les uns des autres, le bulletin de tout citoyen actif qui ne pourrait l'écrire lui-même".

Le 5 février 1790, on conteste l'élection du Maire Joseph Schilling parce que trois autres Schilling portent le même prénom et que toutes les voix ont été attribuées au candidat.

Il faut reconnaître que la famille Schilling jouit d'un certain renom dans la vallée basse. En 1790, Joseph Schilling est receveur des deniers patrimoniaux et royaux. Après avoir été syndic, il se voit confier des responsabilités au niveau du District de Belfort. Son cousin, Joseph Schilling, l'avocat de Saint Amarin, sera élu Maire à sa place en janvier 1791.

Source : François Rosenblatt, "La grande et la petite Municipalité de Saint Amarin au début de la Révolution de 1789".

 

 

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